Santé et bio-sécurité

La santé du troupeau à la ferme d’élevage de reproductrices : un point critique pour le succès

Dans l’industrie des œufs, de nombreuses maladies sont transmises verticalement, c’est-à-dire des reproductrices à leur progéniture. C’est pourquoi, sans un contrôle sanitaire strict au niveau de la sélection et de la reproduction, il n’est pas possible de contrôler ces maladies chez les poules pondeuses commerciales. Cela évitera que les oiseaux n’expriment pas leur potentiel génétique maximum.

La stratégie de contrôle doit toujours viser à maintenir les troupeaux exempts de ces maladies et à surveiller que leur statut le reste au fil du temps. Si les oiseaux sont infectés par des maladies transmises verticalement, l’utilisation d’antibiotiques ou d’autres traitements peut aider à rétablir la productivité des oiseaux, mais en aucun cas ne garantira la non-transmission de ces maladies à la progeniture.

C’est pourquoi ces stratégies sont incorrectes et ne devraient pas être mises en œuvre. D’autre part, les reproductrices de poules pondeuses devraient transmettre des anticorps maternels au poussin d’un jour pour lui conférer une protection contre certaines maladies. Sinon, le poussin souffrira de ces maladies s’il y est exposé au cours des premiers jours de sa vie. C’est pourquoi il est si important d’adapter le programme de vaccination pour s’assurer que ces anticorps sont développés par la reproductrice.

 

Programme de biosécurité


Un programme de biosécurité joue un rôle clé dans le maintien des poules en bonne santé et, par conséquent, dans une production rentable. La biosécurité peut être définie comme l’ensemble des procédures mises en place pour prévenir l’infection des poules par des agents pathogènes et leur propagation à d’autres exploitations avicoles. Pour être efficace, un programme de biosécurité doit être mis en œuvre de manière très pratique et structurée. Un programme de biosécurité efficace est bien adapté aux structures de production et bien compris par tous les acteurs (personnel, responsables de production, fournisseurs externes, vétérinaires, directeur général, etc.) de la ferme.

Si certains acteurs ne prennent pas la biosécurité au sérieux et ne suivent pas les procédures, les efforts des autres ne seront pas récompensés. Il est essentiel d’appliquer les procédures de manière systématique. Une application sporadique d’un programme de biosécurité ne fonctionnera pas.

Types de biosécurité

Biosécurité conceptuelle
Il s’agit de la biosécurité liée à la conception de la ferme et à son emplacement, ainsi qu’à celui de ses environs.
Idéalement, les exploitations devraient être situées loin de:

  • autres exploitations avicoles (y compris les élevages de volailles de basse-cour).
  • autres exploitations (autres espèces).
  • marchés d’oiseaux vivants.
  • couvoirs.
  • Abattoirs.

 

Biosécurité structurelle
Il s’agit de la biosécurité liée aux structures physiques utilisées à la ferme pour prévenir l’introduction ou la propagation des maladies.
Les composants importants comprennent:

  • Clôtures périphériques
  • Zone tampon environnante
  • Éléments à l’épreuve des oiseaux
  • Portes d’entrée
  • Système de désinfection à la porte d’entrée
  • Douche ou salle noire/blanche
  • Bains de pieds
  • Vêtements et chaussures de travail
  • Magasin ou silos d’alimentation
  • Élimination des cadavres d’oiseaux

 

Biosécurité opérationnelle
Il s’agit de la biosécurité liée à la manière dont le travail à la ferme doit être effectué pour prévenir l’introduction ou la propagation des maladies. Les personnes sont l’élément clé du succès ici. Une bonne communication, qui implique la formation, est essentielle pour améliorer la biosécurité opérationnelle. Un protocole de biosécurité clair et écrit devrait être disponible pour tout le personnel en contact avec les exploitations. En général, les règles les plus simples fonctionnent mieux que les compliquées.
 

Programme de biosécurité en sept étapes

PROGRAMME DE BIOSECURITE – ETAPE 1


Quelques règles de base:

Restriction des visites
Seules les visites essentielles ayant un but clair devraient être autorisées. Toutes les visites/visiteurs doivent être considérés comme un risque pour le troupeau.
Registre des visiteurs
Un registre doit être disponible pour les visiteurs. Tous les visiteurs doivent renseigner leur nom, la date de visite, le motif de la visite, la dernière exploitation visitée et le numéro de plaque d’immatriculation du véhicule.
Politique des visiteurs
Les visiteurs venant d’une autre exploitation externe le même jour ne doivent pas être autorisés à entrer. Les visiteurs en provenance de sites touchés par une épidémie sont formellement interdits d’entrée. Si plusieurs exploitations de la même entreprise sont visitées le même jour, la séquence doit aller des troupeaux les plus jeunes aux plus anciens.

Douche

L’entrée dans l’exploitation doit se faire par une salle de douche. Celle-ci doit être divisée en une zone extérieure ou sale, une zone de douche et une zone intérieure ou propre. Elle doit être propre, chaude et agréable. La douche doit être obligatoire pour toute personne entrant ou sortant de la zone de l’exploitation.

Vêtements de travail
Des vêtements de travail spécifiques doivent être disponibles pour le personnel et les visiteurs.
Désinfection des véhicules
Les véhicules doivent être désinfectés avant leur entrée dans l’exploitation. Si l’accès des véhicules à l’exploitation n’est pas nécessaire, il est préférable de les garer à l’extérieur de l’exploitation.

Désinfection du matériel/équipement
Tout le matériel doit être désinfecté avant d’entrer dans l’exploitation. Cela est d’autant plus important si le matériel provient d’une autre exploitation.


PROGRAMME DE BIOSECURITE – ETAPE 2


Rongeurs
L’état de santé du troupeau sera gravement compromis en cas d’infestation de rats ou de souris
Mesures passives:
Maintenir le périmètre autour de la maison sans herbe ni autre matériau organique.
Maintenir l’intégrité des murs.
Protéger l’alimentation contre les rongeurs.
Éliminer tout aliment renversé.
Mesures actives:
Installer des stations d’appât.
Mettre en place un Programme Actif de Lutte contre les Rongeurs.
Oiseaux
Il est très important d’empêcher d’autres oiseaux d’entrer dans les poulaillers. Des poulaillers étanches aux oiseaux peuvent être construits en utilisant un filet spécial. Les fientes d’oiseaux sont également des matières très infectieuses. Le contact direct ou indirect doit être complètement évité.
Insectes et autres
Mettre en place un programme insecticide. La gestion des fumiers est également très importante pour prévenir les mouches. Les acariens peuvent être très nuisibles à l’état de santé général des poules. C’est particulièrement le cas avec les acariens rouges et les acariens nordiques. Consultez les Conseils Techniques pour en savoir plus sur leur contrôle.


PROGRAMME DE BIOSECURITE – ETAPE 3

 

Des informations, des réunions et des journées de formation doivent être fournies au personnel et aux autres personnes travaillant sur l’exploitation pour garantir qu’ils comprennent, respectent et collaborent dans le programme de biosécurité. Il est également très important de s’assurer que le personnel ne élève pas de volailles à domicile et n’entre pas en contact avec d’autres oiseaux (pigeons, faucons, canards, …)


PROGRAMME DE BIOSECURITE – ETAPE 4

La température ambiante a une grande influence sur la production d’œufs.
Alimentation
La qualité des matières premières et les mesures d’hygiène au niveau de l’usine d’alimentation sont essentielles pour produire des aliments exempts de pathogènes. L’ajout de désinfectants est également recommandé. Le transport et le stockage des aliments doivent être contrôlés pour éviter toute contamination après la livraison de l’usine d’alimentation.
Eau
Du chlore ou un désinfectant alternatif devrait être ajouté à l’eau potable. Cela a un double objectif : d’abord, prévenir l’introduction de pathogènes par l’eau, et ensuite, réduire la recontamination de l’eau pendant qu’elle circule dans le réseau de la maison. Consultez la page 67 pour plus d’informations sur la qualité de l’eau.

PROGRAMME DE BIOSECURITE – ETAPE 5

L’élimination et l’évacuation des déchets sont cruciales car les déchets peuvent être fortement contaminés.

Fumier
Le fumier doit être enlevé et éliminé à au moins 3 km du site. Assurez-vous qu’aucune autre exploitation n’élimine son fumier dans un rayon de 3 km autour de votre exploitation.

Oiseaux morts
Les oiseaux morts doivent être retirés des poulaillers quotidiennement et stockés à l’écart des poulaillers. Différentes méthodes sont disponibles pour détruire les oiseaux morts de manière hygiénique. Si les oiseaux morts sont déplacés de l’exploitation, prendre une extrême précaution pendant transport:

  • Ne jamais autoriser le transport d’oiseaux morts à entrer dans l’exploitation.
  • Permettre uniquement la collecte des oiseaux morts à l’extérieur de l’exploitation.
  • Marchés d’oiseaux vivants.
  • Couvoirs.
  • Ne jamais avoir de contact personnel avec les personnes manipulant des oiseaux morts.

PROGRAMME DE BIOSECURITE – ETAPE 6

Si une infestation sévère de mites ou d’autres parasites s’est produite, prendre des mesures préventives supplémentaires pour éliminer ou exclure la présence de parasites. Consultez le tableau des désinfectants pour plus de details.


PROGRAMME DE BIOSECURITE – ETAPE 7


Afin d’atteindre cet objectif, le troupeau reproducteur doit rester exempt de maladies. Il est recommandé de réaliser des échantillonnages et des analyses pour vérifier que les poussins d’un jour ne sont pas contaminés. Les reproducteurs H&N sont exempts de leucose lymphoïde, de Mycoplasma gallisepticum, de Mycoplasma synoviae, de Salmonella pullorum, de Salmonella gallinarum, de Salmonella enteritidis, de Salmonella typhimurium et d’autres espèces de Salmonella. Il faut prendre en compte que les camions et autres équipements peuvent être contaminés par des agents pathogènes ou infestés par des parasites. Il est fortement recommandé de les nettoyer et de les désinfecter préalablement.

Programmes de vaccination

Des recommandations spécifiques pour chaque exploitation ne sont pas possibles, mais le programme de vaccination-type (tableau 26) est destiné comme ligne directrice très générale pour les vaccinations nécessaires dans la plupart des exploitations dans le monde.

Des vaccinations supplémentaires pour la coccidiose, Escherichia coli, la grippe aviaire et les souches variantes d’autres agents pathogènes peuvent également être nécessaires. Cependant, ces décisions doivent être prises au cas par cas après une considération attentive des facteurs de risque, qui comprennent, mais ne sont pas limités à : l’exposition antérieure, la localisation géographique, la vaccination et l’exposition des troupeaux voisins, les réglementations étatiques et les facteurs endémiques de maladies.

Demandez un programme de vaccination adapté à votre vétérinaire local.

L’administration des vaccins en pratique

L’administration des vaccins en pratique est tout aussi importante que la concepction du programme de vaccination. Tout cela implique simplement de suivre une procédure clairement défine par le fabricant du vaccin. Cependant, des erreurs sont encore souvent commises. Pour éviter les erreurs, vérifiez et auditez régulièrement ces procédures. Une vaccination correcte est essentielle pour un bon état de santé!

1) Transport et stockage
  • N’acceptez que les vaccins en bon état.
  • Maintenez en permanence la chaîne du froid.
  • Ne jamais congeler le vaccin.
  • Ne jamais exposer au soleil.
  • Stockez le vaccin correctement et vérifiez-le régulièrement.

2) Reconstitution

  • Suivez attentivement les instructions du fabricant lors de l’administration.
  • Évitez le contact avec des désinfectants pendant le processus de reconstitution.
  • Utilisez le vaccin immédiatement après.

3) Administration

  • Utilisez la technique appropriée pour administrer chaque vaccin.
  • Vaccinez uniquement des poulets en bonne santé.
  • Ne diluez pas ou « coupez » le vaccin.
  • Évitez le contact avec des désinfectants lors de l’administration du vaccin.
  • Évitez l’utilisation de médicaments et d’antibiotiques pendant trois jours avant et une semaine après la vaccination avec des bactéries vivantes.

Administration de masse

Eau de boisson

    • Technique de vaccination la plus courante.
    • Assurez-vous de l’absence de chlore ou d’autres désinfectants dans l’eau de boisson.
    • Une privation d’eau préalable peut garantir que tous les oiseaux sont assoiffés.
    • Utilisez un colorant dans l’eau de boisson pour surveiller la consommation d’eau.
    • Assurez-vous que l’eau est consommée dans les 2 heures.

Pulvérisation

  • Utilisée pour la vaccination contre les maladies respiratoires.
  • Assurez-vous de l’absence de chlore ou d’autres désinfectants dans l’eau pulvérisée.
  • La taille des gouttelettes joue un rôle clé dans les réactions vaccinales et la réponse immunitaire.
  • Distribuez uniformément le vaccin parmi les oiseaux.
  • Évitez les courants d’air pendant l’administration du vaccin.

Administration individuelle

Goutte oculaire

    • Utilisée pour la vaccination contre les maladies respiratoires.
    • Utilisez un colorant pour évaluer l’efficacité de l’instillation.
    • Un personnel formé et engagé ainsi qu’un programme de travail bien organisé sont essentiels.
    • Assurez-vous que tous les poussins sont vaccines.

Injection

    • Utilisée pour la vaccination contre les maladies respiratoires.
    • Utilisez un colorant pour évaluer l’efficacité de l’instillation.
    • Un personnel formé et engagé ainsi qu’un programme de travail bien organisé sont essentiels.
    • Assurez-vous que tous les poussins sont vaccines.

Inoculation de l’aile

    • Utilisée principalement pour la vaccination contre la variole.
    • Assurez-vous que l’aiguille est en contact avec le vaccin avant d’inoculer chaque oiseau individuel.
    • Un personnel formé et engagé ainsi qu’un programme de travail bien organisé sont essentiels.
    • Vérifiez la réaction au vaccin.
    • Vérifiez la réaction au vaccin 7 jours après son administration dans le cas du vaccin contre la variole. Plus de 90 % des poussins devraient présenter une réaction positive.

PROGRAMME DE SURVEILLANCE

Les programmes de surveillance chez les reproducteurs sont essentiels pour produire des poussins d’un jour de haute qualité. C’est la seule manière de tester et de vérifier que les lots de reproduction sont exempts de maladies à transmission verticale. D’autre part, il est nécessaire de vérifier que les programmes de vaccination ont été correctement appliqués et que le lot sera protégé contre les problèmes de production en cas de défi maladie.

Il est nécessaire de travailler de manière ordonnée, systématique et organisée pour tirer pleinement parti de ce programme. Tout d’abord, il est nécessaire d’avoir accès à un laboratoire vétérinaire capable d’effectuer de manière fiable les analyses demandées. Deuxièmement, les résultats de laboratoire doivent être lus et archivés en temps voulu par un vétérinaire responsable. En cas de non-conformités, les mesures correctives appropriées doivent être prises. Compte tenu de l’importance et de l’urgence de ces aspects, il est fortement recommandé d’avoir un plan de contingence préalablement convenu avec les propriétaires des élevages avicoles. Dans de nombreux pays, ces programmes de surveillance doivent être conformes à la législation en vigueur dans le pays.

POINTS CLÉS

      • La santé est essentielle pour atteindre le plein potentiel génétique des oiseaux. Agissez avant que les maladies ne deviennent un facteur limitant pour vos performances !
      • Mettez en place un véritable programme de biosécurité, pas seulement un programme de biosécurité sur papier.
      • Adaptez le programme de vaccination à votre situation épidémiologique.
      • Administrez les vaccins conformément aux instructions. Aucun programme de vaccination ne fonctionnera si les vaccins sont administrés de manière incorrecte.
      • Surveillez la sérologie du troupeau pour indiquer l’efficacité de votre programme de vaccination.
      • Surveillez la sérologie du troupeau pour vérifier qu’il est exempt de maladies transmises verticalement.
      • Lorsque la mortalité hebdomadaire dépasse 0,1 % par semaine, réalisez des nécropsies.

SCHEMA D’ÉLEVAGE

 

Ces croisements ont été largement testés et prouvés pour avoir la meilleure combinabilité et vigueur hybride afin d’obtenir des résultats optimaux tant au niveau des parents qu’au niveau des pondeuses commerciales. Il est crucial que ces croisements soient réalisés selon le plan prévu et que le bon oiseau soit utilisé à la bonne position. C’est pourquoi il est important de détecter et de corriger rapidement les erreurs de sexage. Plusieurs tests sur le terrain avec des oiseaux de race sont réalisés dans des conditions commerciales dans différentes régions du monde. Ces données sont utilisées pour sélectionner des oiseaux qui présentent non seulement de bonnes performances dans des conditions optimales à la ferme d’élevage, mais aussi dans des conditions commerciales, en choisissant des oiseaux résilients capables de faire face à différents défis tels que la qualité variable et médiocre de la nourriture, le climat chaud et les zones à forte pression pathogène.

Les objectifs d’élevage sont devenus plus complets, incluant des caractères tels que la production d’œufs, les traits de reproduction, l’efficacité alimentaire, les traits de qualité des œufs, mais au cours des dernières décennies, ils ont été complétés par d’autres caractères liés au bien-être animal, au comportement animal et à la capacité des oiseaux à s’adapter aux systèmes d’élevage sans cage.

Objectifs d’élevage complets – Accent sur un large éventail de caractères

POINTS CLÉS

Les potentiels génétiques accrus doivent être « traduits » en réalité dans la pratique commerciale. Le contrôle des maladies, la gestion de l’exploitation et la nutrition doivent suivre le rythme de l’amélioration génétique.