Santé et biosécurité

Qu’est-ce qu’une poule en bonne santé ?

Connaître l’état de santé des poules est essentiel pour atteindre les objectifs de production. Les oiseaux malades ne peuvent pas se développer pleinement selon leur potentiel génétique, c’est pourquoi les programmes de santé jouent un rôle central dans le planning de production.

Les poules en bonne santé sont exemptes de maladies, ou du moins, elles peuvent résister et faire face aux maladies présentes dans leur environnement. La biosécurité est essentielle pour maintenir le troupeau exempt d’agents pathogènes, ou du moins, réduire leur présence. L’immunité du troupeau est la pierre angulaire qui prépare les poules à faire face aux menaces de maladies. Cela concerne non seulement le programme de vaccination, mais aussi l’état physique des poules.

Si les poules sont immunodéprimées en raison d’une sous-alimentation, du stress, ou d’autres raisons (mycotoxines, produits chimiques), il sera difficile de faire face aux maladies même si les poules ont été vaccinées. Certaines maladies aviaires (telles que la salmonellose ou la campylobactériose) sont des zoonoses qui peuvent se propager entre les oiseaux et les humains. Ainsi, même si une maladie n’affecte pas directement la volaille, elle devrait être incluse dans le programme de santé.

  • Pas de signes respiratoires
  • Pas de signes nerveux
  • Pas de fièvre

  • Bon état physique
  • Bonne calcification osseuse
  • Bon état du plumage

  • Oiseaux alertes et actifs
  • Pas de comportement anormal

  • Bonne production
  • Pas d’œufs anormaux

Programme de biosécurité

Un programme de biosécurité joue un rôle clé dans le maintien des poules en bonne santé et, par conséquent, dans une production rentable. La biosécurité peut être définie comme l’ensemble des procédures mises en place pour prévenir l’infection des poules par des agents pathogènes et leur propagation à d’autres élevages avicoles.

Pour être efficace, un programme de biosécurité doit être mis en œuvre de manière très pratique et structurée. Un programme de biosécurité efficace est bien adapté aux structures de production et bien compris par tous les acteurs (personnel, responsables de production, fournisseurs externes, vétérinaires, directeur général, etc.) de la ferme. Si certains acteurs ne prennent pas la biosécurité au sérieux et ne suivent pas les procédures, les efforts des autres ne seront pas récompensés.

Types de biosécurité

Biosécurité conceptuelle

Il s’agit de la biosécurité liée à la conception de la ferme et à son emplacement, ainsi qu’à son environnement.

Idéalement, les fermes devraient être situées à distance de: 

  • Autres élevages avicoles (y compris les élevages de basse-cour)
  • Autres types d’élevages (d’autres espèces)
  • Marchés d’oiseaux vivants 
  • Couvoirs.
  • Abattoirs.

Si ce type d’installations est proche de la ferme, la biosécurité structurelle et opérationnelle devrait être améliorée. Si possible, les nouvelles fermes devraient être construites dans des endroits bio-sécurisés.

Biosécurité structurelle

Il s’agit de la biosécurité liée aux structures physiques utilisées à la ferme pour prévenir l’introduction ou la propagation des maladies.

Les composants importants comprennent:

  • Clôtures périphériques
  • Zone tampon environnante
  • Éléments anti-oiseaux
  • Portes d’entrée
  • Système de désinfection à la porte d’entrée
  • Douche ou salle noire/blanche
  • Bacs à bottes
  • Vêtements de travail et chaussures
  • Magasin d’alimentation ou silos
  • Élimination des cadavres d’oiseaux

Biosécurité opérationnelle

Il s’agit de la biosécurité liée à la manière dont le travail à la ferme doit être effectué pour prévenir l’introduction ou la propagation des maladies.

  • Les personnes sont l’élément clé du succès ici.
  • Une bonne communication, impliquant la formation, est essentielle pour améliorer la biosécurité opérationnelle.
  • Un protocole de biosécurité clair et écrit devrait être disponible pour tout le personnel en contact avec les exploitations.
  • Normalement, les règles les plus simples fonctionnent mieux que les compliquées.

Isolation

Restriction des visites

Seules les visites essentielles ayant un but clair devraient être autorisées. Toutes les visites/visiteurs devraient être considérées comme un risque pour le troupeau.

Registre des visiteurs

Un registre doit être disponible pour les visiteurs. Tous les visiteurs doivent remplir leur nom, la date de la visite, le but de la visite, le dernier élevage visité et le numéro de plaque d’immatriculation du véhicule.

Politique des visiteurs

L’entrée ne doit pas être autorisée aux visiteurs venant d’une autre ferme externe le même jour. Les visiteurs en provenance de sites touchés par une épidémie de maladie sont absolument interdits d’entrée. Si plusieurs fermes de l’entreprise sont visitées le même jour, la séquence doit aller des troupeaux plus jeunes aux plus âgés.

Vêtements de travail

Des vêtements de travail spécifiques doivent être disponibles pour le personnel et les visiteurs.

Désinfection du matériel/équipement

Tout le matériel doit être désinfecté avant d’entrer dans la ferme. Cela est d’autant plus important si le matériel provient d’une autre ferme.

Désinfection des véhicules

Les véhicules doivent être désinfectés avant leur entrée dans la ferme. Si l’accès des véhicules à la ferme n’est pas nécessaire, il est préférable de garer les véhicules à l’extérieur de la ferme.


Porte fermée avec des panneaux de biosécurité.

Registre des visiteurs


Registredesvisiteurs

Douches


Vêtements et chaussures de ferme

Machine à laver et sèche-linge sur la ferme

Lutte contre les parasites

Rongeurs

L’état de santé du troupeau sera gravement compromis en cas d’infestation de rats ou de souris.
Mesures passives: 

  • Maintenir la périphérie autour de la maison libre d’herbe et d’autres matériaux organiques.
  • Maintenir l’intégrité des murs.
  • Protéger la nourriture contre les rongeurs.
  • Éliminer toute nourriture renversée.

Mesures actives: 

  • Installer des stations d’appât.
  • Mettre en place un programme actif de lutte contre les rongeurs.

Oiseaux

Il est très important d’empêcher d’autres oiseaux d’entrer dans les poulaillers. Des poulaillers à l’épreuve des oiseaux peuvent être construits en utilisant un filet spécial. Les excréments d’oiseaux sont également des matières très infectieuses. Le contact direct ou indirect devrait être complètement évité.

Insectes et autres

Établir un programme insecticide. La gestion du fumier est également très importante pour prévenir les mouches. Les acariens peuvent être très néfastes pour la santé globale des poules. C’est particulièrement le cas avec le Pou rouge et le Pou du nord. Voir leur contrôle dans les Conseils Techniques.

Lutte contre les parasites

Des informations, des réunions et des journées de formation doivent être fournies au personnel et aux autres personnes travaillant sur la ferme pour garantir qu’ils comprennent, respectent et collaborent avec le programme de biosécurité. Il est également très important de s’assurer que le personnel n’élève pas de volailles chez eux ou entre en contact avec d’autres oiseaux (pigeons, faucons, canards, …).

Alimentation et eau

Alimentation

La qualité des matières premières et les mesures d’hygiène au moulin à aliments sont essentielles pour produire des aliments exempts de pathogènes. L’ajout de désinfectants est également recommandé. Le transport et le stockage des aliments doivent être contrôlés pour éviter toute contamination après la livraison du moulin à aliments.

Eau

Du chlore ou un désinfectant alternatif devrait être ajouté à l’eau potable. Cela a un double objectif : d’abord, prévenir l’introduction de pathogènes par l’eau et, deuxièmement, réduire la recontamination de l’eau pendant qu’elle est dans la conduite d’eau de la maison.

Élimination des déchets

L’élimination et l’évacuation des déchets sont cruciales car les matériaux peuvent être fortement contaminés.

Fumier


Le fumier doit être enlevé et éliminé à au moins 3 km du site. Assurez-vous qu’aucune autre exploitation n’élimine son fumier dans un rayon de 3 km autour de votre ferme.

Oiseaux morts

Conteneur pour oiseaux morts.
Les oiseaux morts doivent être retirés des poulaillers quotidiennement et stockés à l’écart des bâtiments avicoles.
Différentes méthodes sont disponibles pour détruire les oiseaux morts de manière hygiénique. Si les oiseaux morts sont déplacés hors de la ferme, soyez extrêmement prudent lors du transport:

  • Ne jamais permettre à des transporteurs d’oiseaux morts d’entrer dans la ferme.
  • Autoriser uniquement la collecte des oiseaux morts à l’extérieur de la ferme.
  • Ne jamais entrer en contact personnel avec les personnes manipulant les oiseaux morts.

Protocole de nettoyage et de désinfection

En cas d’infestation grave de poux rouges ou d’autres parasites, prendre des mesures de précaution supplémentaires pour éliminer ou exclure la présence de parasites.

 

Remplacement des poulettes

Afin d’atteindre cet objectif, le troupeau reproducteur doit rester exempt de maladies. Il est recommandé d’encourager les prélèvements et les analyses pour vérifier que les poussins d’un jour ne sont pas contaminés. Les reproducteurs H&N sont exempts de leucose lymphoïde, de Mycoplasma gallisepticum, de Mycoplasma synoviae, de Salmonella pullorum, de Salmonella gallinarum, de Salmonella enteritidis, de Salmonella typhimurium et d’autres espèces de Salmonella. Prenez en compte que les caisses de transport, les camions et autres équipements peuvent être infectés par des agents pathogènes ou infestés par des parasites. Il est fortement recommandé de les nettoyer et de les désinfecter préalablement.

Programmes de vaccination

Il n’est pas possible de faire des recommandations spécifiques pour chaque exploitation, mais le programme de vaccination type (tableau 32) est conçu comme une ligne directrice très générale pour les vaccinations nécessaires dans la plupart des exploitations dans le monde entier. Des vaccinations supplémentaires contre la coccidiose, Escherichia coli, la grippe aviaire et les souches variantes d’autres agents pathogènes peuvent également être nécessaires. Ces décisions doivent cependant être prises au cas par cas après une considération attentive des facteurs de risque, qui incluent, mais ne se limitent pas à : l’exposition antérieure, l’emplacement géographique, la vaccination et l’exposition des troupeaux voisins, les réglementations étatiques et les facteurs endémiques des agents pathogènes. Demandez un programme de vaccination adapté à votre vétérinaire local.

Administration des vaccins en pratique

L’administration des vaccins en pratique est tout aussi importante que la conception du programme de vaccination. Tout cela implique simplement de suivre une procédure clairement définie par le fabricant du vaccin. Cependant, des erreurs sont souvent commises. Pour éviter les erreurs, vérifiez et auditez régulièrement ces procédures. Une vaccination correcte est essentielle pour un bon état de santé.

Transport et stockage

  • N’acceptez que des vaccins en bon état.
  • Preservez en permanence la chaîne du froid.
  • Ne jamais congeler le vaccin.
  • Ne jamais exposer au soleil.
  • Stockez correctement le vaccin et vérifiez-le régulièrement.

Reconstitution

  • Suivez attentivement les instructions du fabricant lors de l’administration.
  • Évitez le contact avec des désinfectants pendant le processus de reconstitution.
  • Utilisez le vaccin immédiatement après.

Administration

  • Utilisez la technique appropriée pour administrer chaque vaccin.
  • Vaccinez uniquement les poulets en bonne santé.
  • Ne diluez pas ou ne « coupez » pas le vaccin.
  • Évitez le contact avec un désinfectant lors de l’administration du vaccin.
  • Évitez d’utiliser des médicaments et des antibiotiques trois jours avant et une semaine après la vaccination avec des bactéries vivantes.

Administration de masse

Eau de boisson

  • Technique de vaccination la plus courante.
  • Assurez-vous de l’absence de chlore ou d’autres désinfectants dans l’eau de boisson.
  • Une privation d’eau préalable peut garantir que tous les oiseaux ont soif.
  • Utilisez un colorant dans l’eau de boisson pour surveiller la consommation d’eau.
  • Assurez-vous que l’eau est consommée dans les 2 heures.

Pulvérisation

  • Utilisée pour la vaccination contre les maladies respiratoires.
  • Assurez-vous de l’absence de chlore ou d’autres désinfectants dans l’eau pulvérisée.
  • La taille des gouttelettes joue un rôle clé dans les réactions au vaccin et la réponse immunitaire.
  • Distribuez le vaccin de manière homogène parmi les oiseaux.
  • Évitez les courants d’air pendant l’administration du vaccin.

Administration individuelle

Goutte oculaire

  • Utilisé pour la vaccination contre les maladies respiratoires.
  • Utilisez un colorant afin d’évaluer l’efficacité de l’instillation.
  • Un personnel formé et engagé ainsi qu’un programme de travail bien organisé sont essentiels.
  • Assurez-vous que tous les poussins sont vaccinés.

Injection

  • Utilisée pour les vaccins inactivés et certains vaccins vivants.
  • L’injection peut être sous-cutanée ou intramusculaire en fonction du vaccin.
  • L’équipement doit être correctement entretenu.
  • Un personnel formé et engagé ainsi qu’un programme de travail bien organisé sont essentiels.

Inoculation par aile

  • Principalement utilisée pour la vaccination contre la variole aviaire.
  • Assurez-vous que l’aiguille est en contact avec le vaccin avant d’inoculer chaque oiseau individuel.
  • Un personnel formé et engagé ainsi qu’un programme de travail bien organisé sont essentiels.
  • Vérifiez la réaction au vaccin 7 jours après son administration dans le cas du vaccin contre la variole aviaire. Plus de 90 % des poussins devraient être positifs.

Suivi du vaccin

Les données sérologiques obtenues après la majeure partie du programme de vaccination, normalement vers 15 ou 16 semaines d’âge, constituent une bonne méthode pour évaluer le statut immunitaire d’un lot de poulettes avant la production. Ces données servent également de référence pour déterminer si une infection sur le terrain s’est produite lorsque des baisses de production sont observées. Il est recommandé que le propriétaire du lot soumette 25 échantillons de sérum de bonne qualité à un laboratoire une ou deux semaines avant que les poulettes ne soient placées dans le poulailler de ponte pour établir l’absence de certaines maladies telles que Mycoplasma gallisepticum (Mg) et Mycoplasma synoviae (Ms) avant le début de la production. Les données sérologiques peuvent fournir des informations précieuses sur les niveaux de titres immunitaires pour plusieurs agents pathogènes. Travailler avec un laboratoire avicole pour mettre en place un système de profilage permettra d’obtenir de meilleures évaluations des programmes de vaccination et des conditions du lot.